Gestion des émotions

chez le pilote

Passionné d’aviation depuis mon enfance, j’ai pu réaliser un rêve et devenir pilote privé.

Le stress des premiers vols solo se fait souvent ressentir plusieurs heures à l’avance ou même plusieurs jours avant et lors de la préparation des navigations.
Il y a un mélange de stress d’appréhension, mais il y a aussi l’immense passion et le plaisir de voler.

Le stress du pilote existe même chez les pilotes les plus expérimentés.

Le facteur humain m’a toujours fortement intéressé, l’étude des accidents nous apprend à nous améliorer en suivant les procédures, les check-lists, la sécurité avant et pendant le vol, le savoir, le savoir-faire et le savoir-être.

En vol, une navigation compliquée, une météo capricieuse ou mal anticipée, une panne, un danger imprévu, un déroutement, des passagers difficiles à gérer ou malades et tout de suite les émotions peuvent devenir un véritable handicap.

Pour voler il faut de la vitesse, il est impossible de dire « temps-mort, je réfléchis », pendant ce temps-là l’avion continue sa route, le carburant diminue, on vient peut-être de laisser derrière nous un aérodrome où il est possible de se poser en toute sécurité.
La météo peut se dégrader encore plus devant nous ou tout autour de nous, ou l’on peut être aveuglé, voire obsédé par « l’objectif destination ».

Les accidents d’avion, qu’ils soient lors de vol privé ou commercial, ne sont jamais le résultat d’une seule cause, mais il s’agit d’une accumulation de facteurs et cela peut démarrer dès la préparation du vol au sol.

Un exemple très simple peut être le vol prévu de longue date avec un ami.
La météo est tout juste correcte pour effectuer ce vol au vu de votre expérience, vous choisissez de maintenir ce vol plutôt que d’en reprogrammer un.
Une fois en l’air, les conditions sont plus mauvaises que prévues, le plafond est plus bas, il vous oblige à voler plus près du sol et plus proche de la base des nuages, les turbulences sont plus fortes que celles attendues.
À ce moment-là vous êtes déjà en phase de stress, si vous continuez malgré le doute présent, un simple facteur supplémentaire (une panne radio, une panne d’alternateur, la défaillance du GPS, un égarement) peut vous faire basculer en phase de stress aigu et vous mener très rapidement jusqu’à l’épuisement, car la charge de travail sera à ce moment-là bien supérieure à votre capacité de traitement.

Il deviendra alors plus difficile d’agir avec discernement et très vite la situation peut devenir une véritable spirale infernale qui peut mener à un enchaînement d’erreurs catastrophiques.
Et pourtant tous ces facteurs, pris séparément, sont plus ou moins faciles à traiter pour un pilote entraîné, mais la méconnaissance de ses limites, une mauvaise préparation, le refus d’abandonner font que l’accumulation de tous ces facteurs entraîne une surcharge de travail et induit un stress de plus en plus aigu qui peut conduire à l’accident.

Au sol, la gestion du stress est plus facilement maîtrisable, en vol les effets sont amplifiés par l’obligation d’agir vite face à une menace.
Il faut faire avec ce que l’on vous a appris et le manuel de vol.
L’effet de solitude face au danger peut aggraver les choses pour certains, tout comme l’espace confiné d’un cockpit, ou une panique des passagers.

Lorsque nous percevons quelque chose de stressant, il s’ensuit une cascade d’événements biologiques.
Il en résulte la sécrétion d’hormones du stress, telles l’adrénaline et le cortisol, et tout cela amène le pilote à prendre des décisions qui l’entraînent vers une possible succession d’erreurs.

Les hormones du stress sont essentielles au bon fonctionnement de la mémoire, s’il n’y en a pas assez la mémoire est diminuée, tout comme quand il y en a trop.
Notre mémoire a besoin d’équilibre au niveau de ces hormones.

Les effets du stress aigu font que notre mémoire et nos facultés mentales deviennent moins performantes, moins accessibles, notre jugement est altéré, notre attention est troublée, il devient difficile de mettre en place une stratégie efficace, d’estimer correctement une distance.
C’est notre cortex préfrontal qui nous aide à évaluer la situation afin de prendre les bonnes décisions en portant notre attention sur les détails importants de la situation, hors ce déferlement d’hormones le court-circuite.

La sophrologie apporte aux pilotes de très bons outils afin de faire retomber rapidement un stress (techniques de respiration, de détente, de concentration).
Mais surtout, elle permet de ressentir ou d’anticiper l’apparition d’un stress anormal, en effet elle vous remet en contact avec les sensations de votre corps, à l’écoute de ce qui se passe en vous.
Par des exercices très simples, elle vous permettra de détecter en vol une crispation inhabituelle, un début de tunnelisation, une obstination anormale.

La sophrologie va renforcer votre capacité à reconnaître le début de situation où le stress et les émotions peuvent devenir trop compliqués à gérer et elle vous permettra de prendre des décisions en réduisant largement les conséquences du stress et des pensées parasites.

En améliorant votre concentration, votre attention, votre mémorisation et votre confiance en vous, la préparation et le déroulement de vos vols seront plus efficaces, la sécurité sera renforcée.
La sophrologie deviendra un allié très utile dans votre vie de pilote et celle de tous les jours.